Risques et comorbidités
Publié le 14 avr 2025Lecture 3 min
La sévérité de la MASLD est associée à un risque plus élevé de MRC chez les patients DT2 ou en situation d’obésité

La stéatopathie métabolique associée au dysfonctionnement hépatique (MASLD, anciennement appelée NAFLD) est de plus en plus reconnue comme une affection systémique, au-delà de ses seules atteintes hépatiques. Plusieurs études ont suggéré une association entre MASLD et maladie rénale chronique (MRC), mais l’impact spécifique de la sévérité de la fibrose hépatique — l’un des principaux déterminants du pronostic hépatique — sur la fonction rénale reste peu exploré, en particulier chez les individus présentant un haut risque métabolique (diabète de type 2, obésité).
Cette étude transversale a porté sur 787 patients âgés de 40 à 80 ans, présentant un diabète de type 2 (DT2) et/ou une obésité de grade 1 à 2. Ces patients ont été recrutés de manière prospective entre 2020 et 2024 au sein de quatre services de diabétologie hospitaliers. L’objectif principal était d’évaluer la prévalence et l’impact de la fibrose hépatique avancée (FA) sur la MRC.
Évaluation hépatique
La présence d'une FA a été déterminée à l'aide de l’élastographie transitoire (par FibroScan®), une méthode non invasive mesurant la rigidité hépatique (LSM). Une FA était définie selon un critère composite incluant :
Une biopsie hépatique prouvant une fibrose avancée,
Une élastographie par résonance magnétique (MRE) ≥ 3,62 kPa,
Des signes évidents de cirrhose à l’imagerie,
Ou un LSM ≥ 12 kPa.
Définition de la MRC(1)
La MRC était définie selon les critères standards :
Débit de filtration glomérulaire estimé (DFGe) < 60 mL/min/1,73 m²,
Ou rapport albumine/créatinine urinaire (RACu) > 3 mg/mmol.
Résultats
Parmi les 787 participants (âge moyen : 59,9 ± 9,7 ans ; IMC moyen : 32,7 ± 4,4 kg/m²), les caractéristiques suivantes ont été observées :
86,1 % étaient atteints de DT2,
73,7 % présentaient une obésité,
35,6 % avaient une MRC,
8,9 % présentaient une fibrose hépatique avancée.
Les patients atteints de MRC avaient des mesures de rigidité hépatique significativement plus élevées que les autres (6,1 kPa vs 5,5 kPa, p < 0,001).
Une relation progressive entre le degré de fibrose et la prévalence de la MRC a été identifiée :
Faible fibrose : 38,8 % de MRC,
Fibrose intermédiaire : prévalence intermédiaire,
Fibrose avancée : 54,3 % de MRC (p pour la tendance = 0,002).
L’analyse multivariée, ajustée sur les principaux facteurs confondants (âge, sexe, HbA1c, IMC), a montré que la FA était associée à un risque accru de MRC :
OR ajusté : 1,84 [1,08-3,14], p = 0,025.
Une analyse spécifique dans la sous-population des patients diabétiques a confirmé cette association :
OR ajusté : 1,71 [1,004-2,91], p = 0,048.
Conclusion
Cette étude montre que chez les personnes atteintes de diabète de type 2 et/ou d’obésité, la présence d’une fibrose hépatique avancée liée à la MASLD est associée à une prévalence significativement plus élevée de maladie rénale chronique, indépendamment de l’âge, du sexe, du contrôle glycémique (HbA1c) et de l’indice de masse corporelle.
Ces résultats soulignent l’importance d’une évaluation systématique de la fonction rénale chez les patients présentant une fibrose hépatique avancée, et réciproquement, de considérer l’état hépatique dans la prise en charge néphrologique de patients à risque métabolique.
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