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Thérapeutique

Publié le 17 oct 2024Lecture 3 min

Évolution de la part des hépatopathies comme cause de décès dans le diabète de type 2

Jean-Louis SCHLIENGER, Strasbourg
La contribution relative de la MASH (stéato-hépatite métabolique), de l’hépatopathie alcoolique (HA) et des hépatites virales B et C comme pourvoyeurs d’hépatopathies terminales a beaucoup évolué au cours des dernières décennies : moins de décès par hépatite virale, stabilité de la mortalité imputable à l’HA et augmentation des décès par MASH. La prévalence de la MASH, maladie hépatique chronique d’ores et déjà la plus courante, ne cesse d’augmenter parallèlement à celle de l’obésité et du DT2. Quel est son impact actuel sur la mortalité du DT2 ?
Cette étude de population effectuée à partir d’une base de données sur l’utilisation des soins en Lombardie avait pour objectif d’évaluer les tendances temporelles de la mortalité liée à une affection hépatique, chaque année de 2010 à 2019, chez des sujets âgés d’au moins 40 ans. Les sujets diabétiques ont été identifiés (n = 462 257 à 634 347 selon les années) et un appariement a été effectué avec des sujets non diabétiques. Les sujets diabétiques porteurs d’une hépatopathie connue avant de participer à l’étude ont été écartés en raison de l’existence d’une relation bilatérale entre le diabète et les maladies hépatiques. Le ratio de mortalité standardisé (RMS) entre sujets diabétiques et sujets témoins a été calculé pour chaque type de maladie hépatique. La tendance temporelle de la mortalité a été estimée par une méthode de régression non paramétrique.  Le taux brut de mortalité toutes causes était de 40,8/1 000 chez les sujets DT2 et de 25,2/1000 personnes-années (PA) chez les témoins, sans différence significative entre les sexes. L‘évolution des causes de décès a été marquée par une diminution notable de la mortalité par cancer (taux de 29 % dans le DT2 et 32 % chez les témoins en 2019 contre respectivement 33 % et 37 % en 2010) et une stabilité de la mortalité par maladies cardiovasculaires (MCVX) (13,9 % dans le DT2 vs 8 % chez les témoins). En 2019 les maladies du foie étaient responsables de 2 % des décès chez les sujets DT2 et 1 % chez les témoins. En 10 ans le taux de mortalité d’origine hépatique a diminué de 1,13 à 0,64/1000 PA dans le DT2 et de 0,37 à 0,25/1 000 PA chez les témoins, soit un taux doublé dans le DT2 par rapport aux témoins. La part de la MASH comme cause de décès a légèrement augmenté dans le DT2, passant de 63 % en 2010 à 68 % en 2019. L’excès de risque de mortalité constaté dans le DT2 était imputable aux maladies hépatiques (RMS = 2,53 ; IC 95 % 2,29-2,78), aux MCVX (RMS 1,57 ; 1,54-1,60) et aux cancers (RMS 1,45 ; 1,41-1,48). La MASH était associée au RMS le plus élevé (3,53 ; 2,95-3,76) contre 1,66 pour l’hépatite virale et 1,61 pour l’HA. Les analyses de sensibilité n’ont pas modifié ces résultats. En 2019, les sujets DT2 ont bien un RMS dû à la MASH supérieur à celui des témoins (1,80 ; 1,60-2,02). Dans cette étude de grande envergure menée à partir d’une base de données administratives, le risque de mortalité par une cause hépatique est plus que doublé dans le DT2 . Bien que la mortalité hépatique ait diminué au fil du temps, la part imputable à la MASH a augmenté. Les mesures préventives ou thérapeutiques visant à réduire l’incidence et la prévalence de la MASH sont plus que jamais en première ligne dans le contexte actuel d’épidémie d’obésité et de DT2.

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