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Métabolisme

Publié le 20 fév 2025Lecture 4 min

Adapter les mesures non médicamenteuses chez les personnes âgées en situation d’obésité

Bernard BAUDUCEAU, Saint-Mandé

Comme chacun le sait, l’obésité est une maladie qui a pris des proportions pandémiques au cours des dernières décennies puisque 650 millions de personnes sont concernées dans le monde selon les auteurs. Ce chiffre atteindrait même 1 milliard dans une récente enquête de l’OMS. La prévalence augmente en fonction de l’âge et dans le même temps l'obésité accélère le processus de vieillissement. Les progrès médicaux et l’amélioration de l’accès aux soins ont permis d’augmenter la durée de vie de la population majorant ainsi le nombre de personnes âgées. Dans ces conditions, la proportion des seniors en situation d’obésité augmente avec son retentissement sur la morbidité et la qualité du vieillissement. En effet, l'obésité et le vieillissement se conjuguent pour entraîner des altérations comme les modifications métaboliques, la sarcopénie, la réduction de la force musculaire et de la capacité cardiorespiratoire ainsi que la perception de la qualité de vie.

La gestion de l’obésité comme celle du diabète de type 2, implique une modification des habitudes de vie qui est indispensable tout au long de l’évolution, un traitement médicamenteux ou une chirurgie bariatrique. Cependant, la prise en charge chez les seniors doit nécessairement être adaptée à la présentation clinique de ces personnes. Cette revue de la littérature qui ne concerne que des participants dont la moyenne d’âge ne dépasse pas 70 ans, fait le point sur cette question importante mais difficile afin d’éviter notamment la sarcopénie. En effet, la perte musculaire majore considérablement les risques de fragilité, les comorbidités et la mortalité. Ainsi, les personnes âgées nécessitent des mesures spécifiques car celles qui sont efficaces dans une population plus jeune, sont rarement transposables aux personnes âgées compte tenu de l’importance de la préservation de la masse musculaire qui est fréquemment altérée lors de la réduction de l’adiposité. Ces modifications du mode de vie basées sur la nutrition et l’activité physique, permettent d’améliorer la santé des personnes lorsqu’elles sont mises en œuvre de manière appropriée mais leur impact s’avère hétérogène dans cette population. La place d’un traitement non pharmacologique basé sur la nutrition et l’exercice physique est détaillée dans cette revue de la littérature aboutissant à la formulation de quelques points de bon sens à prendre en compte pour la gestion des personnes âgées en situation d’obésité : • Fixer des objectifs réalistes en fonction de la présentation clinique. Ces objectifs ne doivent pas être basés sur la perte de poids mais sur l'amélioration des comorbidités liés à l’obésité et de la qualité de vie. Une perte de poids de 5 à 10 % du poids initial doit être considérée comme un très bon résultat. Le suivi régulier des progrès doit permettre de conserver la motivation de la personne et d’effectuer les ajustements nécessaires. • Proposer des modifications durables du mode de vie en se fondant sur la thérapie cognitivo-comportementale et en éliminant les « solutions miracles ». Ces améliorations peuvent inclure la promotion d'habitudes alimentaires saines, une activité physique adaptée ainsi que les techniques de gestion du stress et du sommeil. • Promouvoir des interventions non médicamenteuses adaptées à la personne en prenant en compte les aspects cliniques, psychologiques, cognitifs, fonctionnels, socio-économiques et les déficits sensoriels.   • Adapter le programme d'activité physique de façon à répondre aux besoins et aux capacités des personnes âgées, en tenant compte de facteurs comme l’équilibre, la souplesse et l’état de santé cardiovasculaire. Ce programme doit associer des activités en endurance comme la marche, la natation ou le tai-chi et un entraînement en résistance pour renforcer la masse musculaire. • Proposer une alimentation équilibrée répondant aux besoins nutritionnels des personnes âgées, en proscrivant les régimes restrictifs et en prenant en compte l'appétit, les troubles digestifs éventuels et les habitudes alimentaires. Un apport minimum de 1 000 à 1 200 kcal/jour est recommandé (ce qui semble toutefois très peu au regard de beaucoup de recommandations…), en assurant un apport quotidien en protéines d’au moins 1 g/kg de poids corporel avec des micronutriments essentiels (vitamine D, magnésium, vitamines B6, B12 et sélénium). • Inclure dans ces mesures une aide sociale et des mécanismes de responsabilisation pour améliorer l’observance. La thérapie comportementale chez les personnes âgées souffrant d'obésité devrait inclure des stratégies de soutien continu et des techniques de prévention des rechutes impliquant notamment des membres de la famille. Cette revue de la littérature apporte des pistes pour la difficile question de la prise en charge des personnes âgées en situation d’obésité et par extension chez ceux vivant avec un diabète de type 2. Cependant, les mesures proposées sont fondées sur des études qui ne concernent pas les sujets très âgés pour lesquels certaines nuances mériteraient d’être apportées.

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