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Cancérologie

Publié le 11 sep 2024Lecture 3 min

Cancers liés à l'obésité et DT2 : l’IL-6 à la croisée des chemins

Sylvie LE GAC, Courbevoie

D’après des travaux danois présentés au dernier congrès de l’EASD (European Association of the Study of Diabetes), les niveaux circulants d'interleukine 6 prédisent le risque de cancers liés à l'obésité chez les patients avec un diabète de type 2 récemment diagnostiqué.

Le diabète sucré de type 2 (DT2) est associé à un risque accru de cancers liés à l'obésité, y compris les cancers du sein, du rein, de l'utérus, de la thyroïde, de l'ovaire, du myélome multiple et des cancers gastro-intestinaux. Cette association peut être médiée par une inflammation chronique de bas grade, un élément commun au DT2 et à l'obésité. Le tissu adipeux libère des cytokines pro-inflammatoires, comme l'interleukine 6 (IL-6) et le facteur de nécrose tumorale, le TNF-α, qui pourraient favoriser le développement du cancer, tandis que la protéine C-réactive de haute sensibilité (hsCRP) reflète l'inflammation systémique sans effet carcinogène direct. L’étude danoise de M.D. Bennetsen (Odense, Danemark) vise à déterminer si l'IL-6, le TNF-α et la hsCRP peuvent servir de biomarqueurs prédictifs des cancers liés à l’obésité chez les patients récemment diagnostiqués avec un DT2.   Méthodologie Dans la cohorte du Centre danois de recherche stratégique sur le diabète de type 2, les auteurs de ce travail ont analysé les données de patients atteints de diabète de type 2 depuis peu et n'ayant pas d'antécédents de cancer. Les résultats proviennent du registre danois du cancer. À l'aide de tests Meso Scale Discovery, les auteurs ont mesuré les niveaux plasmatiques d'IL-6 et de TNF-α et ont utilisé des tests immunofluorométriques pour mesurer les niveaux sériques de hsCRP. En utilisant la régression de Cox, l’analyse multivariée a été ajustée en fonction des facteurs de confusion. L'indice de concordance de Harrel (C-index) a été utilisé pour évaluer l'amélioration de la performance prédictive.   Résultats Les biomarqueurs inflammatoires à l’entrée dans l’étude ont été analysés chez 9 010 patients, 732 ont été exclus en raison d'un cancer antérieur et 1 809 ont été exclus en raison de valeurs manquantes : au total, les données de 6 466 participants ont pu être l'analysées. 327 patients ont développé un cancer lié à l’obésité au cours d'un suivi médian de 8,8 ans. L'âge médian des participants était de 60,9 ans (IQR 52,0-68,0) ans, dont 40,5 % de femmes. Dans tous les modèles, les niveaux initiaux d'IL-6 étaient associés à un risque plus élevé de développement ultérieur de cancer lié à l’obésité. Plus précisément, dans le modèle entièrement ajusté, une augmentation d'une déviation standard de l'IL-6 a montré un risque accru de cancers OR (HR 1,19, IC95% : 1,07-1,31), en revanche, pas d'association forte entre le TNF-α, la hsCRP et les cancers liés à l’obésité (tableau). Une analyse plus poussée chez les participants pour lesquels des données sur les habitudes tabagiques étaient disponibles (n = 4 335) a confirmé ces résultats. Quand le modèle de prédiction du cancer basé sur les variables du modèle 3 a été conçu, l'ajout de l'IL-6 a entraîné une augmentation faible, mais statistiquement significative, de l'index-C, qui est passé de 0,685 à 0,693. En revanche, l'ajout de la hsCRP ou du TNF-α n'a pas amélioré la performance du modèle.   En conclusion Les résultats de ce travail indiquent que chez les patients ayant récemment reçu un diagnostic de DT2, les niveaux d'IL-6 peuvent être associés à l'apparition de nouveaux cancers liés à l’obésité et en améliorer la prédiction.   Tableau. Association entre marqueurs de l’inflammation et cancers en lien avec l’obésité.

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