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Nutrition

Publié le 14 fév 2024Lecture 3 min

Reprise de poids après un régime hypocalorique par substituts de repas : quel bénéfice apporté par les traitements contre l’obésité ?

Suzette VINALET, Paris

La reprise de poids, après un régime hypocalorique utilisant des substituts de repas, reste un aspect crucial de la prise en charge. Mais dans quelle mesure l’adjonction de traitements de l’obésité peut-elle améliorer le contrôle du poids à la suite du protocole nutritionnel ?

Les régimes hypocaloriques à base de substituts de repas permettent une perte de poids rapide, mais leur efficacité reste controversée à long terme, à moins de les intégrer dans une stratégie nutritionnelle globale. Ainsi, le programme médicalisé OPTIFAST associe la prise de produits diététiques très basse calorie Nestlé pendant trois mois (600 à 900 kcal/jour), une réintégration alimentaire progressive les trois mois suivants, et des visites de suivi régulières durant ces six mois (puis sur un an en protocole de maintenance). Il permet une meilleure perte de poids à six et douze mois qu’un régime nutritionnel standard (essai OPTIWIN). Par ailleurs, l’ajout de traitements contre l’obésité, aux régimes hypocaloriques, a montré son efficacité sur la perte de poids. Mais qu’en est-il concernant la reprise de poids ?   Un essai américain sur 200 patients L’étude a été menée à Pittsburg (États-Unis) entre décembre 2014 et février 2019(1), sur 206 patients obèses avec un indice de masse corporelle (IMC) d’au moins 30 kg/m². Elle a évalué l’effet des traitements de l’obésité sur la perte et la reprise de poids, pendant et après le programme OPTIFAST, qui s’étalait sur six mois. Ainsi, une analyse rétrospective a été conduite jusqu’à 18 mois, pour mesurer la proportion de poids repris. Les patients inclus avaient en moyenne 52 ans, un IMC de 41,71 kg et un poids de 117,95 kg. La cohorte comportait 68 % de femmes et 49% de patients diabétiques. Au total, 67 patients étaient traités contre l’obésité (liraglutide ou sémaglutide dans 41 % des cas) et 139 sujets non traités. La seule différence notable était une proportion plus élevée de diabétiques parmi les patients traités (66 % versus 40 %, p = 0,001). Le critère principal de l’étude évaluait le pourcentage de poids repris après le programme OPTIFAST, soit entre 6 et 18 mois, chez les patients traités versus non traités.   Quinze kilos perdus à 18 mois La perte de poids totale observée était de 14,22 % (± 4,57) à 3 mois, pour atteindre 17,87 % (± 7,02) à 6 mois. Puis, un léger effet rebond était constaté à 18 mois, avec une perte de 12,10% (± 11,56). Ainsi, le poids moyen perdu par rapport à la pesée initiale s’élevait à 16,91 kg (IC95% : 15,96-17,85 ; p < 0,001) à 3 mois, 21,40 kg (19,99-22,81 ; p < 0,001) à 6 mois et 14,95 kg (12,53-17,36 ; p < 0,001) à 18 mois. Entre les groupes de patients traités ou non, aucune différence significative n’était observée en termes de pourcentage de perte de poids à 3, 6 et 18 mois. Néanmoins, le poids moyen perdu était plus élevé à 6 mois chez les sujets non traités, mais plus important à 18 mois dans le groupe sous traitement (non significatif).   Moins de reprise de poids sous traitement anti-obésité La reprise de poids à 18 mois, par rapport à la perte observée à la fin des six mois du programme nutritionnel, était de 6,32 kg (4,57-8,07 ; p < 0,001), soit 40,4 % (30,22-50,61). Elle était significativement moindre chez les patients traités : 3,29 kg (± 10,19) versus 7,61 kg (±  11,96), p = 0,006 ; soit 31,5 % (± 68,7) versus 52,16 % (± 64,4), p = 0,04. À 18 mois, 26% des patients sous traitements avaient une perte de poids de plus de 20 %, comparé à seulement 18 % des sujets non traités (p = 0,03). Néanmoins, aucune différence significative sur la perte de poids n’était constatée entre les différents traitements administrés. Sous liraglutide ou sémaglutide, la perte de poids s’élevait à 14,49 % à 3 mois, 18,42 % à 6 mois et 14,29 % à 18 mois, soit une reprise de 4,6 kg. La plus forte perte de poids (22,71 % à 18 mois, avec 15 kg perdus en 6 et 18 mois) était observée avec l’association liraglutide, bupropion/naltrexone (4 patients).   Vers de plus amples investigations Ainsi, cette étude met en évidence les bénéfices d’une prise en charge associant un protocole nutritionnel encadré à un traitement thérapeutique de l’obésité. Néanmoins, il serait nécessaire de réaliser d’autres études à plus long terme, sur une plus large population de patients, et dans plusieurs centres. Il conviendrait aussi de déterminer le meilleur moment pour initier les traitements au sein du programme diététique, afin d’éviter les effets secondaires.

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