Publié le 14 juin 2023Lecture 3 min
SOFFCO.MM 2023 | Obésités génétiques - Le setmélanotide, traitement de première intention de l’obésité monogénique MC4r
Gabrielle BOGA, Rennes - D’après la communication du Pr Judith ARON-WISNEWSKY, Hôpital de la Pitié-Salpêtrière, Paris
Les obésités génétiques sont des obésités rares. L’obésité monogénique impliquant une mutation du récepteur de type 4 de la mélanocortine (MC4r) et l’axe de la voie leptine-mélanocortine a depuis mars dernier son traitement, le setmélanotide, un agoniste du MC4r. Explications.
Dans le cadre d’une obésité associée à la mutation génétique pro-opiomélanocortine (POMC), la chirurgie bariatrique ne constitue pas une solution thérapeutique efficace sur le long terme.
Des scientifiques allemands et français ont récemment évalué l’efficacité d’une nouvelle approche thérapeutique qui cible une mutation du récepteur de type 4 de la mélanocortine (MC4r) : le setmélanotide 2 mg par jour auprès de deux patients pendant 7,2 ans pour le premier, et 6,8 ans pour le second.
Les deux volontaires étaient également sous hydrocortisone et thyroxine. Selon l’échelle de Likert (score graduant l’appétit de 0 à 11), les patients étaient respectivement à 10 et 9 au début de l’étude, contre 2 et 5 à la fin du protocole. Cette sensation de satiété est à l’origine des pertes de poids respectives de 55,6 kg pour le premier patient, et de 72,6 kg pour le second. L’hyperinsulinémie rapportée chez les deux patients au début du protocole s’est trouvée diminuée en fin d’étude.
À noter que le setmélanotide également testé dans le cadre de mutation génétique LEPR, s’avère plus efficace dans la prise en charge de l’obésité liée à des mutations POMC. Enfin, « 32,2 % des patients diagnostiqué pour un syndrome de Bardet-Biedl (SBB) ont perdu 10 % de leur poids en 52 semaines de traitement », ajoute le Pr Judith Aron-Wisnewsky.
Quid des effets indésirables ? « En dehors de la coloration brune des nævi, c’est-à-dire une hyperpigmentation persistante de la peau, d'une modification de la couleur des cheveux, la sécheresse buccale, aucun effet indésirable persistant lié au traitement n'a été observé », décrit le Pr Aron-Wisnewsky.
« La représentativité et la généralisation de nos résultats sont limitées. Cependant, nos résultats montrent l'importance d'identifier les patients présentant une obésité monogénique et une altération des voies leptine-mélanocortine. Une thérapie basée sur le mécanisme chez les patients atteints de maladies rares peut, en principe, être bénéfique pour un plus grand groupe de patients », concluent les auteurs de ce travail.
De l’accès précoce au remboursement
Depuis le 19 janvier 2022, l’autorisation pour l’accès précoce au setmélanotide (IMCIVREE) a été obtenue dans le « traitement de l’obésité et le contrôle de la faim associée à la perte génétiquement confirmée de la fonction biallélique de la pro-opiomélanocortine (POMC), dont le déficit en PCSK1 ou le déficit biallélique en récepteur de la leptine (LEPR), chez les adultes et les enfants âgés de 6 ans et plus. Ce qui suppose un accès au diagnostic génétique », souligne le Pr Aron-Wisnewsky.
Le 8 mars 2023, la HAS donnait un avis favorable au remboursement de cette molécule dans le traitement de l’obésité et le contrôle de la faim associée au syndrome de Bardet-Biedl (SBB) génétiquement confirmé, chez les adultes et les enfants âgés de 6 ans et plus.
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